Rapport d'Activité du GFPH 2009
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En 2009, les membres du GFPH ont contribué avec la Région Europe de l’OMPH à porter la voix des personnes en situations de handicap auprès des Institutions internationales basées en France, l'UNESCO et le Conseil de l'Europe, ainsi qu'auprès de parlements de pays Européens, comme à Londres, et d’Institutions Européennes à Prague ou à Bruxelles, pour rapporter leurs attentes et leurs propositions en matière de Droits de l’Homme et l’application de la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées.
Pour une société de tous les citoyens Calendrier 2009
Dans l’Union Européenne, c'est avec le Forum Européen des Personnes Handicapées que le GFPH et l'OMPH interviennent pour exprimer la soif de participation, d'égalité, d'équité et de justice des citoyens européens qu'ils représentent. Présent également sur la scène nationale et dans les Régions Françaises, tant par les actions menées par ses membres que par les initiatives qu'il coordonne pour renforcer le soutien mutuel et l'accessibilité universelle, le GFPH exprime une vitalité participative qui offre de nombreuses voies au soutien et à l'enrichissement mutuel : entre personnes et entre associations tout autant qu'entre les personnes et les associations.

Soutien mutuel avec la Pairémulation pour encourager et former Sandrine, Catherine, Marine, Karim … et de nombreux autres à l'identification et la mise en œuvre des stratégies les plus efficaces pour conquérir et maîtriser les moyens de leurs libres choix de vie. Soutien mutuel aussi pour accompagner Nabila, Amadou. Ismaël ou Ahmed dans leurs parcours d'intégration a la société française et recevoir d'eux les éclairages de leurs cultures et de leurs situations. Soutien mutuel encore quand l'accueil d'une délégation de l'Organisation Chinoise pour les personnes handicapées mobilise les acteurs et les partenaires du GFPH, et soutien mutuel enfin quand le GFPH offre à Florent les moyens de son étude sur les Droits de l'Homme et le handicap et qu’il reçoit son soutien à l’animation de l'Assemblée Générale de la Région Europe de l'OMPH.
pragues
Conférence Union Européenne/Asie, Prague,
12 & 13 mai 2009

La Pairémulation & la vie autonome



Journees caen

Journées nationales de la Pairémulation, Caen, Novemnbre 2009
bus enil strasbourg

Freedom Ride, Strasbourg, septembre 2009
Particopants Londres
Intervention devant les parlementaires anglais à Séminaire pour la ratification de la CRPD, Westminster, Londres, Angleterre
Le réseau des acteurs de la Pairémulation a connu en 2009 un fort développement et une diversification qui viennent réaffirmer, s'il en était besoin, du fort potentiel de cette forme de soutien, des réponses pratiques qu'elle apporte pour surmonter les restrictions d’autonomie et des outils de compréhension qu’elle propose aux proches et aux professionnels. Deux pairémulateurs installés comme travailleurs indépendants ont rejoint le réseau du GFPH, à Niort et à Rennes, et montrent ainsi que la Pairémulation peut se développer sous d'autres statuts que ceux qui avaient étés envisagés jusqu'à présent. En étroite coopération avec les membres associatifs du GFPH et en accord avec la Charte de la Pairémulation, l'action de ces deux Pairémulateurs indépendants apporte des modèles de développement qui viennent enrichir les pratiques associative tout en en élargissant les limites.

Avec la Coordination Handicap Autonomie (CHA), c'est en direction de l'emploi que la Pairémulation est mise en œuvre à Strasbourg, et autour de la gestion des moyens de l’aide personnelle qu’elle l’est à Rennes en collaboration avec Hubert Vautier. Avec le Groupement pour l’Insertion des personnes Handicapées Physiques (GIHP), dans la région Rhône-Alpes depuis 1997 et en Poitou-Charentes avec Catherine Trottin, les interventions se multiplient et des procédures d'intervention sont identifiées et modélisées. Avec l'Association Nationale Pour l'Intégration des personnes Handicapées Moteurs (ANPIHM), c'est à Paris et autour de l'accompagnement à la sortie d'établissement que se mobilisent de nouveaux Pairémulateurs et que se prépare la création d’interventions dans des lieux de vie et/ou de soins. Avec l'Association Nationale des Parents d'Enfants Aveugles (ANPEA), c'est avec et pour les parents qu'il a été décidé de développer des actions de Pairémulation.

Avec une partie de ces acteurs de la Pairémulation, notamment les Membres du Conseil National des Pratiques de la Pairémulation (CNPP), les Journées Nationales de la Pairémulation organisées à Caen dans le cadre des activités de l’association « Handi Cap Citoyen » ont permis de finaliser le référentiel compétences des pairémulateurs, et de décider des objectifs et du contenu d’Assises Nationales de la Pairémulation qui se tiendront fin 2010 début 2011.

Avec la CHA, le développement des moyens d’une vie choisie conduit le GFPH a participer à la commission 2 du CNCPH « Situation des personnes ayant un grand déficit d'autonomie », et à y faire connaître l’expertise des personnes « en grand déficit d’autonomie » qui peuvent s’exprimer par elles mêmes aux représentants de celles et ceux qui ne le peuvent, parents et professionnels.

Le GFPH se réjouit enfin de l’adhésion de la CHA au Réseau européen pour la Vie Autonome ENIL, très présent et actif auprès du Parlement Européen à Strasbourg, notamment en y initiant des Conférences et démonstrations publiques, les « Freedom Ride », auxquelles le GFPH est fier d’apporter sa contribution.

L'éducation & la formation


Tribune La Rochelle


Handicap et territoire Forum, Région Poitou Charente, La Rochelle, 9 mars 2009 Atelier Erevan

Session de travail à Erevan, Arménie,  Juin 2009
Sur les traces de son fondateur aujourd’hui disparu, Henry Cassirer, le GFPH intervient de façon multiple pour conserver, diffuser et rendre accessible la mémoire et les enseignements portés par les personnes en situations de handicap et par celles et ceux qui ont défendu leurs Droits. L’Association des anciens fonctionnaires de l’UNESCO a accueilli très favorablement la proposition « Mémoire pour le futur » initiées par le GFPH et portée aujourd’hui par l’OMPH, pour la création d’un « Panthéon des défenseurs des Droits de l’Homme » dont l’objectif est de réunir les productions et documents multimédias qui rapportent leurs actions et leurs contributions essentielles dans une banque de données mise en ligne sur Internet. Une partie des Fonds légués par Henry Cassirer sera consacré à cette initiative. Avec l’objectif de diffuser le plus largement possibles les outils de compréhension qui permettent de mieux appréhender la réalité des personnes restreintes dans leurs capacités et discriminées sur cette base, en 2009 le GFPH a 
  • Participé à l’animation des « Rencontres extraordinaires » organisées par la MAIF dans des écoles de France, à St Malo et à Chinon,
  • Accueilli Florent Druart comme stagiaire finalisant un Master « soutien au développement »
  • Animé une formation de cinq jours destinée aux représentants et dirigeants des associations de personnes handicapées, à Erevan, en Arménie, et coproduit avec les participants un manuel sur l’éducation inclusive avec le soutien de l’ONG américaine « World Vision ».
  • Représenté l’OMPH à un groupe de travail de l’UNESCO sur l’éducation Inclusive pour l’Alliance Internationale du Handicap IDA.
  • Intervenu à la demande du Forum Européen des Personnes Handicapées à une Table Ronde internationale sur le « Le droit des enfants avec des déficiences ».

La recherche et le développement des sciences et des technologies.


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« Décrypter la différence : Défis de civilisation »
Dans la poursuite des deux rencontres organisées en 2008 sur l’avis de personnes handicapées sur les conséquences des recherches biomédicale et technologiques, l’action du GFPH s’est limitée en 2009 à la participation aux colloques « Handicap & sexualité » à  NAMUR, Belgique et « Décrypter la différence : Défis de civilisation », à l’UNESCO, à Paris, et prépare plusieurs initiatives futures avec l’Institut IMEW d’Allemagne, et les membres de DPI d’Espagne d’Italie et du Canada.
L'accessibilité et la non-discrimination
Delegation Chinoise

Accueil de la Délégation Chinoise avec Ryad Salem, Président de CAPSAA
Assemblée Budapest

Assemblée Générale de la Région Europe de l'OMPH, Budapest
L’inaccessibilité est la source de discriminations multiples, et le GFPH attache une importance particulière à inscrire l’Accessibilité Universelle dans la culture française et européenne. Il a participé dans ce but aux rencontres européennes « Concevoir pour Tous : Architecture Accessibilité Autonomie. Vers une certification européenne des architectes », et au colloque organisé par l’ICOSI « Construire des villes européennes durable » au C.E.S à Paris. Le GFPH a contribué dans le même esprit à soutenir les travaux initiés par l’ANIPHM et favorisé la mise en relation et le travail en commun de plusieurs « experts d’usage » avec des professionnels compétents.

Afin de soutenir le développement d’une culture de l’accessibilité universelle, le GFPH a enfin débuté fin 2009 un travail de soutien au réalisateur cinéaste Québécois Sean Mackos, utilisateur d’un fauteuil roulant et qui a engagé une action de communication pour la mise en accessibilité de la montée des marches du festival de Cannes.

Si la construction d’un espace commun de non discrimination est enfin et de façon générique un objectif qui traverse l’ensemble des actions du GFPH et de l’OMPH, plusieurs de leurs initiatives et participations sont particulièrement représentatives de l’engagement et des compétences de leurs membres. L’animation de la session de clôture du séminaire organisé par l’Association des Amis des Personnes Handicapées du Maroc pour la mise en œuvre de la Convention internationale des Droits des Personnes Handicapées, a été l’occasion d’une mise en œuvre de ces compétences, et la contribution apportée à la Conférence Union Européenne/Asie qui s’est tenue à Prague, en Slovaquie, a été particulièrement appréciée. Comme à l’occasion d’autres réunions de haut niveaux en Europe et dans le monde, les interventions des membres de l’OMPH y ont été estimées en raison de leur proximité avec la réalité vivante qu’elles rapportent.

C’est cette même réalité qui animait les 150 participants au séminaire International de la Région Europe de l’OMPH sur l’application de la Convention des Nations Unies relative aux Droits des Personnes Handicapées, manifestation organisée les 29 & 30 Août à Budapest, Hongrie, par l’Organisation Hongroise membre de l’OMPH avec l’appui logistique du GFPH.
Reconduit pour un mandat de 4 ans à la présidence de la Région Europe de l’OMPH par son Assemblée Générale, j’encourage aujourd’hui les membres du GFPH à engager plus encore leurs forces communes dans la poursuite du travail engagé qui, à l’image des actions menées par « Femmes pour le Dire Femme pour Agir », fédèrent les forces représentatives des personnes en situation de handicaps pour faire cesser toute discrimination fondée sur la méconnaissance ou la négation des capacités contributives de tout être humain.
Jean-Luc Simon
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Annexe 1

Appliquer la Convention relative aux droits des personnes handicapées : Mesures législatives et bonnes pratiques
Jean-Luc Simon, Président de la Région Europe de l’OMPH
Regional Seminar for the 12+ Group
London, United Kingdom 27-28 April 2009

Mesdames et Messieurs les Députés,

C’est un honneur de m’exprimer ainsi dans ce haut lieu de débats et de décisions et je vous remercie de m’avoir invité à vous présenter notre vision de la mise en œuvre de la CDPH.

Après 30 ans de mobilisation pour faire reconnaître nos droits, si nous pouvons nous réjouir d’avoir aujourd’hui obtenu les moyens politiques de leur application notre détermination reste plus forte que jamais. Au sortir du 20ème siècle, notre société Européenne et internationale vient en effet pour la première fois de son histoire de reconnaître des droits à une population naissante et croissante partout dans le monde, celle de personnes qui ont à trouver les moyens de leur autonomie avec une ou des restrictions de capacités, qu’elles soient dites « handicapées » ou « dépendantes », restreintes par le grand âge ou transformées par la chirurgie, affaiblies par la maladie, restées dans l’enfance, tombées pour toujours dans les puits de l’inconscience ou passées quelques jours dans les affres de l’accident … Nous le savons, le handicap n’est plus aujourd’hui ni une question de santé ni l’affaire d’une simple minorité mais une question sociale qui concerne l’ensemble de la population, et faire avancer aujourd’hui le droit des personnes handicapées c’est d’abord défendre et protéger les droits d’une part de plus en plus large de la population qui, temporairement ou durablement, connaît une réduction ou une transformation de son fonctionnement moteur, sensoriel ou psychique.

Il ne s’agit donc plus pour nous aujourd’hui de lutter pour la reconnaissance de nos droits mais de résister pour en exiger et en accompagner l’application. Il ne s’agit plus de convaincre mais d’éduquer, et pour engager de façon déterminante un processus d’application efficace des objectifs tracés par la CDPH la première étape qu’ont à franchir les États et Institutions Régionales qui l’ont ratifiée est maintenant l’élaboration de politiques de mise en œuvre sur la base d’états des lieux qui restent souvent à faire.

La première qualité à développer dans ce but est la modestie pour mieux reconnaître notre inexpérience comme l’évidence qu’elle est ; jamais aucune société dans l’histoire n’a eu à conduire son développement avec une telle diversité de sa population associée à une telle exigence éthique pour une stricte égalité face à l’accès aux Droits Universels. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, hommes ou femmes, très jeunes ou très âgés, riches ou pauvres, en pleine efficience ou restreints dans leurs capacités, les êtres humains n’ont jamais été aussi nombreux tant en nombre qu’en diversité tout en jouissant des mêmes droits de circuler, de communiquer, d’accéder à une éducation, de choisir leur lieu de vie … quelques soient leurs capacités, qu’ils roulent au lieu de marcher, qu’ils lisent avec les doigts, qu’ils parlent avec les mains et entendent avec les yeux ou qu’ils restent murés dans les prisons de notre incompréhension.

L’expérience collective de ce vivre ensemble quelles que soient ses capacités n’existe pas encore ou que de façon très embryonnaire, et il semble nécessaire si nous voulons collectivement relever avec succès les défis qui nous font face, d’identifier tout d’abord les sources de connaissance où pourront puiser nos sociétés pour répondre à leurs besoins.  Mais si nous ne savons pas encore comment vivre ensemble, nous savons par contre apprendre les uns des autres et le temps semble maintenant venu pour nos sociétés d’écouter très attentivement et de mettre en valeur les expériences de celles et ceux elles dont elles ont trop longtemps ignorés les capacités.

Ce que chacun doit comprendre, c’est que les besoins collectifs sont aujourd’hui de plus en plus proches des nôtres, personnes handicapés, et que les solutions alternatives qui nous permettent ou nous permettront de surmonter les obstacles et de réduire les inégalités qui nous touchent, sont non seulement des réponses aux États en matière d’application de la CDPH mais aussi en de nombreuses occasions des améliorations du quotidien en terme de facilitation, d’ergonomie et d’une façon générale d’une harmonisation de l’environnement et des pratiques qui ouvre à tous les voies d’une expression plus libre de ses capacités et de ses talents.

Une politique de participation

Pour mettre cette expérience au service de la collectivité, nos sociétés ont besoin maintenant de politiques de participation pour que le « rien sur nous sans nous » qui nous a permis d’arriver à la question d’aujourd’hui puisse maintenant se prolonger dans un faire ensemble qu’il s’agit d’encourager, d’organiser et de financer. La participation dans l’égalité est-elle seulement le but à atteindre ? C’est un question que je pose avec force, car nos organisations savent que la participation est aussi l’outil indispensable de toute mise en œuvre des principes identifiés, un principe qui ne prend sens que lorsqu’il est mis pratique.

Définir les objectifs

Aujourd’hui notre slogan autant que le terme de participation sont souvent vidés de leurs sens, ils restent cantonnés au rang des principes et sont cités abondamment comme tels, mais dans la pratique ces principes n’ouvrent encore que rarement sur des programmes, des plans d’action ou de financements qui pourtant sont seuls à même de concrétiser notre action.

« Le vivre ensemble se fonde sur le faire ensemble ». Ce précepte éducatif prend d’autant plus de sens que les suppositions sur la qualité de vie des personnes dites « handicapées » sont encore nombreuses et dommageables, que l’indignité de nos vies est plus liées aux barrières qui empêchent qu’aux déficiences qui obligent, et que l’autonomie ne se donne pas, qu’elle se désire, qu’elle se prend, s’apprend et se façonne dans la participation.

Identifier les étapes de réalisation

Après avoir reconnu la participation comme l’outil privilégié de cette mise en œuvre, il s’agit ensuite de construire une véritable politique de participation, de tracer les contours du principe et de sa mise en pratique. Cette participation soutenue des personnes handicapées est à percevoir comme une aide au démarrage et à la compréhension, une préparation de la société à l’inclusion familiale, sociale et professionnelle de chacun quelques soient ses capacités.
Définir les règles et les critères de la participation

Sur la base des définitions et des conceptions adoptées, l’élaboration et l’adoption des critères de la participation est ensuite l’outil qui permettra d’évaluer le caractère participatif ou non des actions menées en offrant les moyens d’une évaluation du nombre de personnes handicapées impliquées, d’une définition de leur statut et de la comparaison de leurs rétributions et de leur mission.

Ces règles de la participation permettront de mieux organiser la représentation des personnes handicapées pour que plus aucun débat, décision ou orientation qui les concerne ne soit mené sans leur participation effective, car en l’absence de telles règles notre représentation est effectuées seulement par ceux qui en ont le pouvoir, par ceux qui ne savent pas céder leur place, souvent au nom d’une plus grande efficacité supposée mais  finalement contre productive. Un politique de participation soutiendrait une obligation d’œuvrer ensemble qui sans cela ne se concrétisera qu’en de trop peu occasions grâce à de trop rares citoyens éclairés par un proche handicapé qui participe à une part de leur vie.

Enfin, comme pour les Droits de l’Homme la déclinaison des principes de la CDPH ne nous apparaît pas pouvoir être tronçonnées pour en choisir les domaines d’applications en en excluant certains au nom de quelques raisons que ce soit. Le handicap ne connaît pas la raison et ne se choisit jamais, il se vit, s’apprivoise, et dans le meilleur des cas se domine, mais jamais seul. Nous avons besoin des uns et des autres et ce quelques soient nos capacités, c’est ce que nous avons appris de nos expériences du handicap. Quand une restriction de capacité fauche notre vie, ce sont vers ceux qui vivent avec ou malgré une restriction semblable que nous nous tournons nos sens, vers celles et ceux qui ont de l’expérience pour apprendre comment vivre avec ce qui nous manque et comment faire avec des capacités à réévaluer. Comme nous l’avons fait, nous invitons donc  les états à se tourner vers celles et ceux qui ont appris à apprivoiser les contraintes de la vie avec une déficience pour s’enrichir de leurs connaissances et apprivoiser les situations qui leurs semblent impossibles. Exclure un domaine d’application particulier, c’est douter de soi et mettre en doute l’universalité des Droits de l’Homme, c’est envoyer un message de doute et faire croire qu’il est des moments et des activités d’où le Droit peut s’exclure. La France qui n’a pourtant pas encore ratifié la CDPH vient d’annoncer son plan handicap 2009-2001 pour les forces armées, et ici les anglais risquent de se faire distancer par les services de renseignements français quand ces derniers auront amélioré leur pratiques d’écoutes grâce au savoir des personnes sourdes qui savent lire sur les lèvres, ou quand leurs agents aveugles auront su apprendre à leurs collègues à comprendre les subtilités qui s’insinuent dans le ton des voix d’une conversation sur écoute.

Il ne s’agit plus de construire des « politiques du handicap » mais d’élaborer des projets de société susceptibles de produire de l’égalité pour tous, d’adopter des mesures qui valorisent et favorisent l’expression de tous les talents, tels ceux de Susan Boyle qui vient d’enchanter la planète entière par le simple son de sa voix.

Il ne pouvait y avoir plus beau message à l’humanité de la part d’une personne qui connaît des difficultés d’apprentissage depuis un accident d’oxygénation à sa naissance, car Susane Boyle sans le savoir vient de montrer au monde que derrière les millions de personnes dites « handicapées » existent des talents empêchés, contraints, oubliés ou rejetés que nous ne voulons ou ne savons pas voir, et qui pourtant sont capables d’enchanter des foules.

Vous ne l’avez certainement pas voulu Susane, mais demain, si vous l’acceptez, vous deviendrez aussi notre ambassadrice. Je vous en fait ici solennellement la demande au nom des millions de personnes effacées derrière leurs restrictions, au nom des millions de talents potentiels et de ressources que je voudrais que nous applaudissions ici comme nous vous avons applaudi, tant leurs contributions comme la votre donnent à tous des occasions de s’élever.
                                                                                                                    Jean Luc Simon

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Annexe 2

Séminaire International pour la mise en œuvre de la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées

Déclaration d’engagement
(Final)

Au terme de deux journées de travail en commun, les participants au séminaire International pour la mise en œuvre de la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées (CDPH),

Se réjouissant de la ratification de la CDPH et de son protocole additionnel par le Royaume du Maroc et remerciant Sa Majesté Le Roi Mohammed VI pour l’impulsion qu’il a donnée dans cet objectif le 10 Décembre 2008 à l’occasion de la commémoration du 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
 
Réaffirmant leur volonté de mettre leurs compétences et leur expérience au service de la mise en œuvre de la Convention Internationale relative aux droits des Personnes Handicapées,

S’engagent :

À renforcer la représentation et la participation de toutes les personnes handicapées du Maroc au sein du Collectif pour la promotion des droits des personnes en situation de handicap, quelques soient leurs capacités motrices, sensorielles, mentales ou psychiques, leurs appartenances ou leurs lieux et mode de vie,

À œuvrer en commun pour :
  1. Rendre visibles les personnes en situation de handicap et leurs familles,
  2. Sensibiliser l’ensemble de la société marocaine aux besoins et aux droits des personnes en situations de handicaps par la diffusion de la CDPH dans un langage compréhensible et accessible à tous,
  3. Réaliser un état des lieux de la société Marocaine afin d’identifier les barrières qui empêchent ou entravent le développement des personnes en situation de handicaps et de leurs familles,
  4. Renforcer les capacités des personnes en situation de handicaps et les compétences de leurs organisations représentatives en organisant des séminaires de formation,
  5. Développer et faire reconnaître les moyens de communication alternatifs nécessaires à la pleine participation de tous les citoyens marocains quelques soient leurs capacités,
  6. Obtenir les moyens nécessaires à leur action,
  7. Evaluer la mise en œuvre de la CDPH dans toutes les sphères de la société Marocaine,
  8. Favoriser les échanges de bonnes pratiques avec les Organisations représentatives des personnes en situation de handicaps des autres pays au niveau régional et international.

Demandent au Gouvernement du Maroc :
  • D’associer les organisations des personnes handicapées et de leurs familles aux initiatives entreprises par les différents corps d’Etat,
  • De travailler en partenariat avec elles pour la mise en œuvre de la présente Déclaration d’Engagement,
  • D’inclure les principes de la CDPH dans tous les programmes de développement nationaux et de coopération internationale.

Conformément à l’Article 33 de la CDPH, les participants réitèrent la nécessite de créer une instance indépendante chargée de coordonner, d’évaluer et de proposer les actions à mener pour la mise en œuvre de la CDPH.

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